Jour de pluie 🌧

Aujourd’hui il pleut, malgré que nous soyons entrés dans le printemps depuis quelques jours.

Aujourd’hui est un jour que l’on peut appeller « sans » ; sans lumière, sans chaleur, mais pas sans bonheur.

Mon bonheur, c’est de faire de chaque journée, l’occasion d’associer mon humeur à un nouveau parfum, de le redécouvrir et d’étudier son sillage.

Parfums & émotions : quels sont les parfums que je porte lorsqu’il pleut ?

Pour moi, jour de pluie et sensation de réconfort fonctionne ensemble. Évidemment, le déluge d’une intense journée d’été sera plus facilement contrebalancé par une eau fraiche, évitant ainsi de tomber dans l’ultra lourdeur. Mais aujourd’hui, le temps est gris, l’air est frais et le ciel est bas.

Mon champion du réconfort : Santal Royal chez Guerlain.

Véritable chef d’oeuvre olfactif, à la puissance subtile et à l’aura mystique, il se place parmi mon top depuis des années. Je porte Santal Royal lorsque mon humeur réclame d’être enroulée dans son sillage précieux et envoûtant, ou pour booster ma confiance. C’est pour moi une véritable arme de séduction et de pouvoir.

Au départ, c’est une approche très mystérieuse ; on se dit juste « whaou ». Puis peu à peu, la fragrance évolue sur peau, le bois de santal révèle toute sa dimension exotique, à la fois chaude et délicate. Les fleurs de néroli et de jasmin apportent cette féminité et cette subtilité qui empêche le parfum de tomber dans cette sorte « d’overdose d’intensité » que l’on peut parfois retrouver chez certains boisés – orientaux. Puis la puissance devient liquoreuse, grâce à des notes de pêche et de cannelle en fond, et c’est cette sensation finale que j’aime le plus sur peau.

Son sillage est inédit et ultra élégant, il marque les esprits.

Santal Royal s’inscrit dans la collection des Absolus d’Orient, aux senteurs venues d’ailleurs. Les fragrances sont à partager et offrent des compositions riches et contemporaines.

Fève Délicieuse, un parfum qui a du sens.

Il m’a été offert par quelqu’un qui m’est cher, et est donc devenu une fragrance synonyme de souvenirs et d’émotions. Chacun d’entre nous possède ce parfum, propre au souvenir d’un moment, d’une personnalité, parfois d’une partie de notre vie.

Le parfum est un art olfactif précieux, car il sait toucher à nos émotions. Et c’est ce que j’aime par dessus tout : porter une odeur à mon nez et observer ce qu’il se passe dans mon cerveau à ce moment là.

D’un point de vue très scientifique, cela s’explique par 3 grandes étapes qui sont :

La détection de l’odeur, assurées par des milliers de récepteurs olfactifs cachés dans nos narines. Ceux-ci sont directement reliés à nos neurones olfactifs et vont accompagner le message jusqu’à la zone mémoire et émotions de notre cerveau.

Le décodage de l’odeur, par l’hippocampe, cette zone du cerveau propre au souvenirs.

Puis l’assimilation à une émotion, la dernière étape, qui consiste en l’analyse du ressenti et en la création d’une émotion positive ou négative par le cerveau.

Ce processus est à l’origine de chaque émotion relative aux odeurs que l’on peut rencontrer et ainsi façonne nos goûts olfactifs.

Outre la signification qu’il a pour moi, son odeur se prête vraiment bien à cette sensation de réconfort que je recherche lors de ses tristes journées ; c’est une fragrance que je porte aussi beaucoup à l’automne.

Fève Délicieuse est construit autour de la fève tonka, ma matière première préférée. Naturellement sucrée, elle offre une facette boisée suave et très ronde, presque vanillée. Son sillage est puissant, mais tout en subtilité et en élégance, jamais elle ne tombe dans l’opulence d’une note trop agressive.

Elle se marie vraiment bien aux parfums proposants des accords boisés, elle permet de les adoucir, d’arrondir les angles et d’offrir cette addiction caramélisée et liquoreuse.

Dans Fève Délicisieuse, elle est la protagoniste principale de l’histoire, c’est elle qui façonne le sillage. À ses côtés, une pointe de vanille supplémentaire, afin d’accentuer cette sensation gourmande, presque exotique.

On retrouve agilement une pointe de rose, fraiche et croquante qui accompagne la fragrance dans son épanouissement final à chaque étape. Romantique et tendre, la rose propose ici de féminiser le sillage, ce qui peut être très charmant sur la peau d’un homme, qui plus est.

Fève Délicieuse fait partie de la collection privée Christian Dior, disponible sur Paris et dans quelques magasins chanceux de province. Le choix est immense, et l’on peut décliner les fragrances en gammes corporelles ou bougies pour la maison, de quoi satisfaire les collectionneurs comme moi.

Tom Ford Noir, dans mes jours un peu Drama Queen.

Création de caractère, elle propose une idée olfactive de la femme Tom Ford ; audace, extravagance, sensualité, sans oublier la pointe dramatique ; on l’imagine portant une grande robe noir haute couture, des yeux charbonneux et ce sillage à la fois mystérieux et provocant.

J’adore ce genre de fragrances, j’adore l’idée de laisser un sillage derrière moi. Ici, c’est l’interprétation olfactive de la couleur noir, sur la même impression que sa version masculine Tom Ford Noir pour homme.

Ça aussi c’est très tendance, et c’est très Tom Ford, de proposer des duos homme/femme accordés sur la même idée olfactive, ou des créations à partager.

On démarre la pyramide par des notes fusantes, vertes et presque amères : huile d’orange amère et gingembre. Puis l’absolu de rose prend toute la place ; l’idée d’un romantisme provocant, d’une féminité ultra assumée et d’une senteur riche, confère au coeur du parfum toute sa puissance. Afin d’arrondir la signature et de garder un souvenir de cette femme accomplie, la vanille et les notes ambrées façonnent ses derniers instants dans les airs.

C’est une création très riche, que j’aime porter par temps froid, lorsque je recherche une émotion forte et un sillage percutant. Tom Ford Noir est à coup sur une fragrance que l’on remarque.

Shalimar Parfum Initial, la joie.

Shalimar occupe une place de grand favori dans mon coeur depuis toujours, aux côtés du N°5 de Chanel. Oriental indémodable et indétrônable, il est pour moi l’essence même du chic à la française.

Shalimar Parfum Initial se plaçait dans la lignée des parfums « à destination des filles », à l’image du N°5 l’eau, sorti pour parfumer les filles des femmes N°5.

Cette version imaginée par Thierry Wasser, offrait une véritable révolution du Shalimar. Les codes étaient là : sensualité, élégance et sillage mythique, mais modernisés au maximum, proposant une approche pétillante, remplie de légèreté et de tendresse.

Bergamote, jasmin & rose pour la base de la Guerlinade (Cf mon article sur le sujet : https://lesinstantsdeceline.com/2019/09/16/cest-quoi-la-guerlinade/ )

La vanille, le patchouli et la fève tonka, acteurs principaux de cette signature chaude et rassurante. Mais la note qui à mon sens offrait toute sa lumière à Shalimar Initial, c’était l’iris. Ici foisonnant en note de coeur, il crée cette addiction à cette sensation poudrée et vaporeuse.

Aujourd’hui disparu des rayons de parfumerie, Shalimar Initial se réincarne quelques peu dans l’eau de parfum L’Initial, sorti au moment de la revisite de la collection « Les légendaires » chez Guerlain.

Dior Homme, un charme inégalé.

Pour moi, un des parfums les plus justes de la parfumerie masculine, une eau de toilette au sillage inédit, rempli de séduction.

Comme si bien dit chez Dior, « entre force et sensualité », équilibre trouvé et assumé. À tel point que j’adore le porter aussi !

Sa chaleur et sa rondeur sont assurés par des bois précieux de vétiver d’Haïti et de cèdre de l’Atlas ; mais ce qui l’aide à dévoiler sa part de féminité c’est l’iris. Fleur ultra féminine car elle adoucit tout ce qu’elle touche et évolue sur peau en une facette très poudrée, elle se fraye ici une place entre la force des bois aux accents épicés.

Sur ma peau les premières notes sont fusantes, quoi que toujours un peu tendre. Puis l’eau de toilette évolue pour laisser une signature très ronde et suave, qui garanti un effet charmeur.

Dior Homme se décline en versions Sport & Cologne, plus fraîches et pétillantes, ou encore en versions Parfum & Extrême, pour les plus téméraires.

Venez partager avec moi vos coups de coeur sur Instagram !

L’Atelier Parfum – découverte d’une parfumerie émotive

« Autant éphémère qu’éternelle, la rencontre avec une fragrance est un moment suspendu, précieux parfois bouleversant. Il traduit qui nous sommes, qui nous voulons être ou encore paraître. »

Merci pour ces mots justes, qui me replongent immédiatement dans ma passion brûlante pour le parfum, à peine les premières fragrances déballées.

L’Atelier Parfum, une maison de haute parfumerie prônant des valeurs éthiques et une créativité immense : Ingrédients naturels choisis, approvisionnement responsable, composition à 90% d’ingrédients d’origine naturelle et conditionnement à faible impacte environnemental.

Mais l’essentiel, c’est l’émotion palpable qui émane des fragrances. Dans une ambiance de liberté similaire aux Éditions de parfum Frédéric Malle ou à Maison Rebatchi, on ressent la grande autonomie de création laissée aux parfumeurs choisis pour participer à ce projet. J’adore, car derrière chaque odeur se cache l’effervescence créative de chaque nez, ce qui rend les parfums uniques et personnels.

Raffinement et simplicité sont les adjectifs adéquates pour décrire les flacons. Étiquettes aux détails en relief et bouchons imitation bois précieux, couleurs subtiles des jus et emballages décorés façon aquarelle : voilà qui donne un esprit « labo » qui inspire la transparence et la simplicité. Le jus avant tout !

Les deux premières fragrances que j’ai testé :

Exquise Tentation et Douce Insomnie : Deux gourmands très féminins. Le premier propose une ambiance fleurie, sucrée et chaleureuse. Riche et addictive, la composition m’a fait penser à La Vie est Belle de Lancôme, avec ses accords sensuels d’iris sublimé de vanille. Ici, on retrouve bien ces deux notes mais accompagnées de rose, de freesia et de patchouli pour un peu plus de profondeur. Je le trouve très joyeux, le bonheur et l’amour sont au coeur du parfum. Lumineux, il s’épanouit sur peau.

https://latelierparfum.com/produit/opus-1-edp-exquise-tentation/

Le second accroche le nez aux premières notes chaudes et puissantes ; il parait plus rebel, au caractère bien trempé. C’est l’accord cappuccino qui crée cette facette aussi corsée que ronde et envoûtante. C’est une autre version de la gourmandise, le jasmin et la fleur d’oranger nous offre un retour au temps de nos gouters d’enfants. Les bois précieux et le santal signent la composition et laissent un sillage très chaleureux. Pour une femme passionnée, à l’aura brûlante.

https://latelierparfum.com/produit/opus-1-edp-douce-insomnie/

Les plus légers : Coeur de Pétales et Verte Euphorie.

Avec Coeur de Pétales, on a le nez dans les fleurs, imaginez un champ au printemps. Il est délicat, romantique et très intime ; on le porte d’avantage pour soi que pour les autres. J’aime beaucoup cette impression sur peau qui dit « je sens bon mais je ne porte rien », sa discrétion fait son charme. La rose est travaillée avec le litchi pour offrir différents contrastes : au départ elle parait presque verte, puis s’évanouie ensuite pour partager son charisme. Sillage subtilement épicé, le poivre de sichuan joue ici un rôle d’arrière plan, d’avantage pour donner du corps à la fragrance que pour nous chatouiller le nez.

https://latelierparfum.com/produit/opus-1-edp-coeur-de-petales/

Verte Euphorie, c’est l’eau fraîche de la collection. Pétillante et désaltérante, elle évolue cependant rapidement pour laisser apparaître un sillage pas si volatil que ça. Au nom très évocateur, cette fragrance m’a laissé imaginer une note très verte, un peu « Ô de Lancôme » ou « Eau de Campagne », mais il n’en ai rien. Évidemment, le trio orange sanguine, pamplemousse et petit grain assure son rôle hespéridé dans les premières notes, mais les muscs et le bois de cèdre blanc développent rapidement une douceur très tendre. Un joli parfum aux agrumes pour celles qui apprécient un sillage poudré.

https://latelierparfum.com/produit/opus-1-edp-verte-euphorie/

Ceux qui nous font aimer les fleurs :

Belle Joueuse, un duo fleuri rose et jasmin riche et contrasté. Les premières impressions sont sucrées et acidulées ; framboise et gingembre sont des notes qui fonctionnent très bien ensemble pour créer un départ piquant et original. Le coeur fleuri lui, est tendre, rond et discret mais il n’oubli pas de déposer sur peau un sillage profond et suave composé de fève tonka (mon amour) et de notes ambrées. Belle Joueuse, ça sent l’amour et la tendresse.

https://latelierparfum.com/produit/opus-1-edp-belle-joueuse/

Arme Blanche, une vrai explosion de pureté. J’adore l’Infusion d’Iris de chez Prada, pour sa note savonneuse et son impression peau propre. Ici, on retrouve cette fraicheur pure et cristalline, cette impression aérienne et poudrée mais les fleurs blanches et le bois de santal restent présents en note de fond pour donner du caractère à la fragrance. La fleur d’oranger, jamais sans son néroli apporte cette touche à la fois fraîche et pâtissière si singulière et poétique. Au coeur du parfum, bien entendu la tubéreuse, la meilleure amie de la fleur d’oranger, explose de sensualité à même la peau. En laissant le parfum évoluer, on entrevoit une impression plus boisée et plus crémeuse, grâce au bois de santal et au vétiver.

https://latelierparfum.com/produit/opus-1-edp-arme-blanche/

Mon coup de coeur : Rose Coup de Foudre.

C’est un nouvel amour que je développe pour la rose. Plus j’avance dans l’âge et plus j’aime sa senteur ultra féminine, presque un peu « trop ».

Ici c’est une rose turque la star de la fragrance, comme une ode à la reine des fleurs. On la découvre sous plusieurs facettes, tantôt fraîche et croquante, accompagnée de cassis et de patchouli ; puis ronde et charnelle lorsqu’elle rencontre le patchouli et les bois ambrés. Ce que j’ai aimé c’est la modernité, qui tranche avec cette senteur de rose ancienne parfois un peu démodée. On la connait si bien et pourtant ici, elle réussi à nous étonner et nous séduire à nouveau. C’est une découverte qui nous parait familière, un classique inédit.

https://latelierparfum.com/produit/opus-1-edp-rose-coup-de-foudre/

L’Atelier Parfum, une collection riche, mettant en valeur les ingrédients au travers de belles créations émotives.

Découvrez sur leur e-shop, la collection Opus 1 disponible en 50ml, vaporisateurs de voyage ou encore coffrets découverte et à offrir.

👍🏼 Rendez-vous sur Instagram pour me dire ce que vous en pensez !

Anne Krystel Parfums, Made In Québec

Le parfum que je porte influence mes humeurs et mes émotions. Chaque jour, je laisse mes envies et la météo guider mes choix parfumés. C’est donc naturellement que la notion de « bonne humeur » émanant du parfum Anne Krystel 8 m’a plu.

ANNE KRYSTEL, est une jeune maison de parfumerie Made in Québec, du nom de sa créatrice. Vous avez peut être déjà croisé Anne Krystel à la TV, car elle a fait ses débuts dans la télé-réalité Française, avant de se lancer dans le business avec sa marque de lingerie et aujourd’hui ses premiers parfums.

Avec Anne Krystel 8, elle souhaitait créer une eau de parfum au sillage gourmand et extra concentré, capable de nous suivre toute la journée. C’est une fragrance très riche, qui contient beaucoup de notes, dont une bonne partie viennent de Provence.

  • Un trio de fruits : Mandarine / Poire et Framboise
  • Un bouquet fleuri : Néroli / Rose / Lavande et Gardénia
  • Une signature corsée : Vanille / Muscs / Cuir et Patchouli

En quelques mots, j’ai trouvé les premières notes très pétillantes, puis rapidement, c’est une facette gourmande qui prend place. Avec le temps, la fragrance conserve sa signature sucrée, mais offre des notes de fond puissantes.

Pour tester, la maison propose de commander des formats voyage, et ça vous savez que j’adore ! Par la suite, des modèles quotidiens sont bien entendu disponibles.

AK47 est la création masculine chez ANNE KRYSTEL. C’est un parfum pour homme, qui sent l’homme.

  • Bergamote, Citron, Sauge
  • Lavande, Jasmin
  • Cèdre, Santal, Mousse de chêne, Tabac

Les notes sont puissantes, et le sillage rappelle la mousse à raser. C’est un excellent dupe à Drakkar Noir !

Pour le moment, la maison ne propose qu’une fragrance femme et une fragrance homme. Mais on est curieux de découvrir quelles autres facettes olfactives Anne Krystel puisse nous partager !

Allez me donner votre avis sous mon dernier post Intagram :

PENTALOGIES – La parfumerie sensorielle

Après le succès du Nez Insurgé, Dorothé Duret fonde Pentalogies.

Une nouvelle approche de la parfumerie, où chaque sens est olfactivement décomposé en une première étude qui illustre chacun d’entre eux, comme on ne les aurait jamais imaginé.

J’ai adoré le concept, la modernité des jus et la sensibilité qui émane de la maison. J’ai eu envie de poser quelques questions à sa fondatrice et de partager ses réponses avec vous !

Deux coups de coeur se sont détachés : LA VUE et L’OUÏE. Dans LA VUE, j’ai adoré l’ouverture épicée et ronde à la fois. Une rupture des accords, qui crée un fond très mystérieux. Cette fragrance a tout de suite fait appel à mes souvenirs d’enfance et m’a rappelé les livres anciens que j’aimais parcourir avec ma grand-mère.

Dans L’Ouïe, le départ est plutôt rond et timide. Mais la rencontre entre les notes d’ouverture et l’overdose de bois est superbement maîtrisée. Les notes aqueuses et lactées apportent un réconfort original. C’est une vraie romance, qui s’épanouit à fleur de peau.
Bien évidement, La Peau m’a séduite également par sa vivacité lumineuse et son coeur charnel de fleurs blanches.

Le Goût est intriguant, comme une sensation de gourmandise interdite. Les odeurs se transforment presque en goût, et créent un ensemble foisonnant. Pour L’Odorat, j’ai découvert une formule abstraite, presque savonneuse sur peau. Pourtant, c’est la composition qui présente le moins d’ingrédients. Une belle réussite olfactive.

L’INTERVIEW À DOROTHÉ :

1) Après le succès du Nez Insurgé, quel a été le déclic pour la création de Pentalogies ?

Pentalogies émerge de mon parcours de vie et le choix du parfum comme mode d’expression est directement lié au Nez Insurgé. Plus qu’une parfumerie, Le Nez Insurgé est un lieu d’échange et de partage sur l’olfaction qui fédère des personnes de tous âges, tous milieux et qui m’a ouvert les yeux sur ce qui nous réunit face au parfum : le langage des sens.L’odorat est le seul sens privé de son langage propre. Pour décrire un parfum sans décomposer une formule et nommer ses matières premières (encore faut-il en être capable), nous convoquons les autres sens. Ainsi un parfum apparait comme sucré (le goût), vert (la vue) ou poudré (le toucher). Ce mécanisme spontané qui stimule notre imagination et nous fait bâtir des ponts entre les sens me fascine. J’ai eu envie de parler des sens à travers le parfum.

2) Comment avez-vous réussi à communiquer à Clémentine ce que vous souhaitiez olfactivement ?

J’ai présenté à Clémentine l’univers de Pentalogies, les briefs parfums sous forme de récits et de moodboards qui sont la base de la création. Ces éléments sont accompagnés des briefs olfactifs qui indiquent les notes qui selon moi, traduisent mon propos. C’est ainsi que L’Ouïe s’articule autour d’un santal qui m’évoque la nacre que je voulais représenter, le soyeux, l’ivoire d’une note de piano, l’harmonie d’un accord parfait. Le brief olfactif a également nommé le café et l’accord pellicule argentique pour L’Etude 1.5 qui incarnent pour moi cette photographie olfactive et ainsi de suite pour chaque Etude.

3) Quel sens fut le plus difficile à retranscrire sous forme d’odeur, et pourquoi ?

Indiscutablement Le Toucher, l’ Etude 1.3 La Peau – Organe Erotique. Je souhaitais pour ce parfum une attaque semblable à une morsure, une décharge, quelque chose d’électrisant, de nerveux et d’intrusif qui vibre jusqu’à rompre et muter en fleur bestiale et chaude . Traduire olfactivement cette morsure fut un vrai défi. Ce parfum galope sur un fil tendu entre innocence solaire et pulsions charnelles.

4) Avez-vous choisi le sens des études ? L’ouverture de la découverte sur La Vue fut-elle un choix réfléchi ?

Cet ordre est venu spontanément, j’ai placé La Vue et L’Ouïe en premier car ce sont des sens éduqués, garants de notre équilibre de bipèdes, Le Toucher, Le Goût sont des sens de contact et L’Odorat est carrément primaire. J’aime bien l’idée que La Vue et L’Odorat soit aux antipodes d’une pentalogie l’un secondant l’autre aux premiers jours. Alors que nous naissons presque aveugles, notre nez sera nos yeux jusqu’au sein maternel.

5) Pourriez-vous m’en dire plus sur ce qui compose les accords :

  • Lumière cosmique blanche dans L’Étude 1.1
  • Nacré dans L’Étude 1.2
  • Morsures et oxydes dans L’Étude 1.3
  • Peau mi-humaine mi-animale dans L’Étude 1.3

Il s’agit là des secrets bien gardés des parfumeurs. Ce sont des accords que Clémentine a crées pour traduire mon propos comme une illusionniste, je préfère admirer la magie que comprendre le truc.

6) Avez-vous pour projet de créer une nouvelle étude ?

Absolument, L’Etude 2 est en cours d’écriture. Il m’a fallu 2 ans pour faire aboutir la première. L’Etude 2 suivra très probablement le même cheminement.

7) Quel est votre création préférée de L’Étude 1, et pourquoi ?

Sans surprise, je n’ai pas de préférence. Chaque création a été un séjour immersif dans mes divagations. Bien que très différents olfactivement, ils sont indissociables pour moi. Néanmoins, je porte très souvent L’Etude 1.1 pour sa lenteur, sa densité, son aura énigmatique hors du temps et sans contour.

Merci a Dorothé, la fondatrice de Pentalogies pour sa collaboration à cet article, et encore bravo à Clémentine, la parfumeuse, pour les émotions que vous avez réussi à faire passer au travers des parfums.

Vous pouvez retrouver les parfums en boutique du Nez Insurgé, en plein coeur de Bordeaux.

Secrets de fabrication : les 6 méthodes d’extraction

La première étape de la création d’un parfum, et pas des moindre : l’extraction des molécules odorantes des fleurs et des plantes aromatiques, afin d’en extraire l’absolu. Ce trésor olfactif ultra concentré, sera ensuite utilisé pour façonner la pyramide olfactive du parfum.

Au fur et à mesure que la palette du parfumeur s’est agrandie, de nouvelles méthodes d’extraction ont vu le jour, afin de pouvoir s’approprier chaque odeur.

LES 6 METHODES D’EXTRACTION

  • DISTILLATION

Technique très utilisée car elle est facile et peu couteuse.

Le principe est simple : les fleurs sont comme « cuites à la vapeur ». On porte de l’eau à ébullition dans de grandes cuves appelées « alambic », tandis que les fleurs sont placées dans des paniers au dessus du niveau de l’eau.

En chauffant, la vapeur d’eau traverse les pétales et s’imprègne des molécules odorantes. Puis à son arrivée dans un tuyau, elle retrouve son état liquide en refroidissant.

Le liquide obtenu contient de l’eau et de l’huile, qui naturellement vont se séparer par le poids de chacune d’elle. On récupère l’huile essentielle pour la composition des parfums, tandis que l’eau florale restante sera souvent utilisée dans les cosmétiques.

Idéal pour :

Rose, Ylang-Ylang, Magnolia, Patchouli, Fleur d’oranger, Vétiver, Cannelle…

  • EXTRACTION AU SOLVANT VOLATIL

C’est une méthode nécessaire pour extraire le parfum des fleurs fragiles, qui ne supportent pas les fortes chaleurs et donc la distillation. Au départ couteuse, aujourd’hui on utilise surtout de l’éthanol, à moindre coup.

Les fleurs sont plongées dans un solvant, au cœur de grandes cuves appellées « extracteurs », afin que le solvant s’imprègne de leur odeur. Elles subissent plusieurs bains, et ainsi jusqu’à ce qu’elles n’ai plus d’odeur à offrir.

C’est seulement après évaporation du solvant que l’on récupère l’essence de l’extraction : une pâte résineuse appellée concrète. Parfois, elle est encore utilisée telle quelle, mais le plus souvent on la filtre une dernière fois à l’alcool afin de ne garder que le precieux nectar final necessaire à la composition des fragrances : l’absolu.

Idéal pour :

Jasmin, Tubéreuse, Fève tonka, Mousse de chêne…

  • ENFLEURAGE

La technique de l’enfleurage peut se faire à chaud ou à froid, en fonction de la fragilité des fleurs. Pour le jasmin par exemple, ses délicates pétales subissent un enfleurage à froid.

Le procédé est le suivant : les fleurs sont déposées dans la graisse, chaude ou froide et renouvelées jusqu’à saturation complète de la matière en molécules odorantes. La graisse possède naturellement la faculté à retenir les odeurs.

L’extraction à chaud nous offre des ongents, que l’on filtre et lave à l’alcool pour obtenir l’extrait.

Pour l’extraction à froid, c’est presque pareil : on obtient des pommades parfumées, que l’on peu utiliser en l’état ou bien baigner dans le solvant pour ne garder que l’absolu.

Idéal pour :

Jasmin, Tubéreuse, Jonquille…

  • EXTRACTION AU CO2 SUPERCRITIQUE

Le CO2 supercritique, est du dioxyde de carbone qui jongle entre deux états : il est à la fois liquide et gazeux.

On l’utilise à basse température et sous pression afin d’extraire les molécules odorantes au travers du gaz.

Cette technique est de plus en plus utilisée. Peu couteuse, elle respecte au mieux l’environnement et l’odeur originelle des fleurs, car la température d’extraction reste relativement basse.

Idéal pour :

Vanille, Gingembre, Cardamome…

  • EXPRESSION

Elle reste la technique la plus simple de toute l’industrie du parfum. Elle a traversé les siècles en suivant peu de modifications.

Elle est née en Sicile et ne concerne que les agrumes. À l’époque on utilise la méthode de « l’éponge » : Les fruits sont vidés de leur jus et l’écorce pressée au travers de grosses éponges qui récoltent ainsi l’huile essentielle.

Aujourd’hui, ce sont des machines qui pressent les agrumes entiers, et séparent par la suite le jus de l’huile essentielle, ce qui n’induit que très peu de coups financiers.

Parfois, ce sont les écorces qui sont broyées, ce qui dispense de séparer les liquides par la suite.

Le seul désavantage à noter est la durée de conservation des huiles essentielles : en effet, comme les extraits odorants des fruits sont purs et non transformés, ils ne sont utilisable que six mois après leur extraction.

Idéal pour :

Citron, Bergamote, Orange, Pamplemousse…

  • HEAD SPACE

Procedé futuriste, le head space consiste à reconstituer en laboratoire l’odeur naturel des fleurs et des plantes, au travers d’une machine qui capte les molécules odorantes et les analysent.

L’avantage est que l’on peut aller plus loin, en choisissant de reproduire des ambiances comme par exemple l’odeur des embrunts, des sous-bois ou encore de la campagne.

« Le grand livre du parfum »-Aux éditions NezLittérature

https://shop.auparfum.com/boutique/editions-nez/nez-culture/le-grand-livre-du-parfum/

%d blogueurs aiment cette page :