Secrets de fabrication : les 6 méthodes d’extraction

La première étape de la création d’un parfum, et pas des moindre : l’extraction des molécules odorantes des fleurs et des plantes aromatiques, afin d’en extraire l’absolu. Ce trésor olfactif ultra concentré, sera ensuite utilisé pour façonner la pyramide olfactive du parfum.

Au fur et à mesure que la palette du parfumeur s’est agrandie, de nouvelles méthodes d’extraction ont vu le jour, afin de pouvoir s’approprier chaque odeur.

LES 6 METHODES D’EXTRACTION

  • DISTILLATION

Technique très utilisée car elle est facile et peu couteuse.

Le principe est simple : les fleurs sont comme « cuites à la vapeur ». On porte de l’eau à ébullition dans de grandes cuves appelées « alambic », tandis que les fleurs sont placées dans des paniers au dessus du niveau de l’eau.

En chauffant, la vapeur d’eau traverse les pétales et s’imprègne des molécules odorantes. Puis à son arrivée dans un tuyau, elle retrouve son état liquide en refroidissant.

Le liquide obtenu contient de l’eau et de l’huile, qui naturellement vont se séparer par le poids de chacune d’elle. On récupère l’huile essentielle pour la composition des parfums, tandis que l’eau florale restante sera souvent utilisée dans les cosmétiques.

Idéal pour :

Rose, Ylang-Ylang, Magnolia, Patchouli, Fleur d’oranger, Vétiver, Cannelle…

  • EXTRACTION AU SOLVANT VOLATIL

C’est une méthode nécessaire pour extraire le parfum des fleurs fragiles, qui ne supportent pas les fortes chaleurs et donc la distillation. Au départ couteuse, aujourd’hui on utilise surtout de l’éthanol, à moindre coup.

Les fleurs sont plongées dans un solvant, au cœur de grandes cuves appellées « extracteurs », afin que le solvant s’imprègne de leur odeur. Elles subissent plusieurs bains, et ainsi jusqu’à ce qu’elles n’ai plus d’odeur à offrir.

C’est seulement après évaporation du solvant que l’on récupère l’essence de l’extraction : une pâte résineuse appellée concrète. Parfois, elle est encore utilisée telle quelle, mais le plus souvent on la filtre une dernière fois à l’alcool afin de ne garder que le precieux nectar final necessaire à la composition des fragrances : l’absolu.

Idéal pour :

Jasmin, Tubéreuse, Fève tonka, Mousse de chêne…

  • ENFLEURAGE

La technique de l’enfleurage peut se faire à chaud ou à froid, en fonction de la fragilité des fleurs. Pour le jasmin par exemple, ses délicates pétales subissent un enfleurage à froid.

Le procédé est le suivant : les fleurs sont déposées dans la graisse, chaude ou froide et renouvelées jusqu’à saturation complète de la matière en molécules odorantes. La graisse possède naturellement la faculté à retenir les odeurs.

L’extraction à chaud nous offre des ongents, que l’on filtre et lave à l’alcool pour obtenir l’extrait.

Pour l’extraction à froid, c’est presque pareil : on obtient des pommades parfumées, que l’on peu utiliser en l’état ou bien baigner dans le solvant pour ne garder que l’absolu.

Idéal pour :

Jasmin, Tubéreuse, Jonquille…

  • EXTRACTION AU CO2 SUPERCRITIQUE

Le CO2 supercritique, est du dioxyde de carbone qui jongle entre deux états : il est à la fois liquide et gazeux.

On l’utilise à basse température et sous pression afin d’extraire les molécules odorantes au travers du gaz.

Cette technique est de plus en plus utilisée. Peu couteuse, elle respecte au mieux l’environnement et l’odeur originelle des fleurs, car la température d’extraction reste relativement basse.

Idéal pour :

Vanille, Gingembre, Cardamome…

  • EXPRESSION

Elle reste la technique la plus simple de toute l’industrie du parfum. Elle a traversé les siècles en suivant peu de modifications.

Elle est née en Sicile et ne concerne que les agrumes. À l’époque on utilise la méthode de « l’éponge » : Les fruits sont vidés de leur jus et l’écorce pressée au travers de grosses éponges qui récoltent ainsi l’huile essentielle.

Aujourd’hui, ce sont des machines qui pressent les agrumes entiers, et séparent par la suite le jus de l’huile essentielle, ce qui n’induit que très peu de coups financiers.

Parfois, ce sont les écorces qui sont broyées, ce qui dispense de séparer les liquides par la suite.

Le seul désavantage à noter est la durée de conservation des huiles essentielles : en effet, comme les extraits odorants des fruits sont purs et non transformés, ils ne sont utilisable que six mois après leur extraction.

Idéal pour :

Citron, Bergamote, Orange, Pamplemousse…

  • HEAD SPACE

Procedé futuriste, le head space consiste à reconstituer en laboratoire l’odeur naturel des fleurs et des plantes, au travers d’une machine qui capte les molécules odorantes et les analysent.

L’avantage est que l’on peut aller plus loin, en choisissant de reproduire des ambiances comme par exemple l’odeur des embrunts, des sous-bois ou encore de la campagne.

« Le grand livre du parfum »-Aux éditions NezLittérature

https://shop.auparfum.com/boutique/editions-nez/nez-culture/le-grand-livre-du-parfum/

GLOSSAIRE

Les matières premières utilisées en parfumerie sont classées par « Familles Olfactives ». Elles sont au nombre de sept, et se déclinent en « Facettes ».

Une classification qui permet d’organiser la palette du parfumeur, et d’identifier plus facilement les catégories de parfum.

Cliquez sur l’une des images pour en savoir d’avantage.

Les Familles Olfactives

Les Facettes Olfactives

Avec l’industrialisation de la parfumerie moderne, dans le courant du 19e siècle, des matières synthétiques ont vu le jour. Elles permettent de remplacer des matières naturelles que l’on ne peux plus exploiter par soucis d’écologie, d’économie ou de cause animale.

Cependant, elles permettent également d’agrandir considérablement la palette du parfumeur, dans le but de pouvoir créer sans cesse des senteurs inédites.

LES CUIRS

Matières premières :

Matières : TABAC – CUIR …

Origine : Naturelle et synthétique (le cuir est une matière naturelle, cependant son odeur est reproduite en laboratoire)

Méthode d’extraction :

Principalement par distillation pour le tabac. (Cf mon article sur les méthodes d’extraction)

https://lesinstantsdeceline.com/2020/04/01/secrets-de-fabrication-les-6-methodes-dextraction/

Impressions olfactives :

Odeur de peau – Odeur poussiéreuse – Animal – Cuir tanné

TOP 5

LES ÉPICÉS

Matières premières :

Épices : POIVRE – CANNELLE – CUMIN – CURRY – MUSCADE – GIROFLE …

Origine : Naturelle

Méthode d’extraction :

Principalement par distillation. (Cf mon article sur les méthodes d’extraction)

https://lesinstantsdeceline.com/2020/04/01/secrets-de-fabrication-les-6-methodes-dextraction/

Impressions olfactives :

Piquant – Poivré – Corsé – Placard à épices – Voyage – Souvenirs – Tenue – Sillage – Original

TOP 5

LES AMBRÉS

Matières premières :

Éléments à la senteur ambrée : AMBRE GRIS – MYRRHE – OPOPONAX – BAUME DU PÉROU – BAUME DU TOLU – COUMARINE …

Origine : Naturelle (sauf l’ambre gris, qui est devenu synthétique pour raison préventive de la cause animale ; et la coumarine issue de la synthèse afin de reproduire une odeur vanillée)

Méthode d’extraction :

On utilise la distillation pour la myrrhe et l’opoponax, et l’extraction au solvant volatil pour les baumes et les résines. (Cf mon article sur les méthodes d’extraction)

https://lesinstantsdeceline.com/2020/04/01/secrets-de-fabrication-les-6-methodes-dextraction/

Impressions olfactives :

Oriental – Chaud – Sensuel – Gourmand – Sillage – Tenue – Voyage – Résineux – Liquoreux

TOP 5

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